Récit d’un apprentissage – Pierre-Antoine au Ministère de l’Intérieur

Au cours de mon Master 2, j’ai eu le privilège d’intégrer la Direction des libertés publiques et des affaires juridiques du ministère de l’Intérieur, au sein de la sous-direction du conseil juridique et du contentieux.

Mon bureau traitait du contentieux de la fonction publique, à cet égard nous rédigions des mémoires en défense, en allant parfois, jusqu’au soutien oral devant les juridictions administratives. Mes missions étaient circonscrites à ce dessein, mais également à la réponse des saisines dont faisait l’objet notre sous-direction pour des conseils juridiques. Ces sollicitations pouvaient provenir de l’ensemble des préfectures françaises, ou encore de toutes les administrations centrales du Gouvernement, l’expertise de la DLPAJ étant renommée.

J’ai pu découvrir le monde de l’administration centrale qui m’était alors inconnu, et approcher des fonctions dont jamais nous n’avions eu d’échos au cours de notre cursus. Apprendre la manière de servir l’État au cœur de l’administration des ministères permet d’apprécier l’ampleur de la notion de service public. La défense contentieuse de l’État reste encore aujourd’hui un univers peu connu et pourtant incontournable au sein des juridictions administratives.

Au cours de mon apprentissage, j’ai pu travailler sur des contentieux médiatisés et accompagner le sous-directeur notamment, lors d’audiences sensibles. Il était aussi régulier pour nous de se rendre au Conseil d’État, afin de recueillir les conclusions des Rapporteurs publics dans nos affaires pour produire opportunément des notes en délibérés avant la décision finale.

Notre bureau, d’une quinzaine de personnes, était constitué d’attachés d’administration expérimentés. Jamais avares de conseils, ils contribuaient à une bonne ambiance, tranchant avec l’image verticale renvoyée par les services centraux comme ceux de Beauvau.

La proximité avec les magistrats détachés au sein de notre direction comme mon chef de bureau notamment, m’a permis d’enrichir grandement mes connaissances et compétences juridiques. L’expérience contentieuse en administration centrale est parfaitement passionnante, je la recommande ainsi à tout étudiant en quête d’un apprentissage formateur.